Nantes-Bottière : Internet à prix libre et montée en débit

Publié le vendredi 2 juin 2017.

Tout le monde le sait, la Bottière, c'est chaud ! Depuis quelques mois, il y a du monde aux balcons et aux cheminées qui fait tourner une desserte internet pour le quartier, à prix libre et autogérée.

Un indépendantiste doulonnais venu s'autoradicaliser en haut débit à la
Bottière

Un réseau de quartier se forme quand plusieurs habitants s'interconnectent, souvent avec de petites antennes, ou par câble s'ils sont proches. Un des points est équipé d'un routeur de quartier, qui est relié au cœur de l'infrastructure internet de FAImaison en centre de données et se charge d'acheminer le trafic vers et depuis le reste d'internet.

À la Bottière, notre routeur est grâcieusement hébergé par ALIS 44, une association qui permet de se procurer un ordinateur à bas prix et de se former aux usages numériques de base, en promouvant le logiciel libre et la lutte contre l'obsolescence du matériel. À FAImaison, nous sommes ravis d'apporter notre petite contribution à l'émancipation des personnes du quartier via l'accès internet, pour des personnes souvent en situation pudiquement qualifiée de « défavorisée ».

Il y a peu, nous avons réalisé une montée en débit. Alors que le quartier était desservi via une connexion ADSL partagée avec ALIS 44, nous avons désormais notre propre ligne VDSL. Les débits sont passés de 15 Mb/s à 25 Mb/s (descendant) et de 0,7 Mb/s à 5 Mb/s (montant). Sans être fulgurant, c'est un peu plus de confort et la possibilité de s'autohéberger décemment pour les abonnés.

La ligne VDSL est fournie par Illyse, l'alter-ego de FAImaison dans les régions lyonnaise et stéphanoise. Ceci nous garantit la neutralité du réseau et montre l'entraide existant dans la fédération FDN, où les capacités techniques variées des FAI peuvent être avantageusement combinées. Un grand merci aux bénévoles d'Illyse qui nous ont patiemment aidé à mettre en place la ligne.

Maintenant, nous espérons qu'un noyau d'utilisateurs du quartier se forme à la gestion et la maintenance du réseau, pour aller vers une indépendance et une autogestion pleinement locale.

Alors que des opérateurs obtiennent des monopoles pour fibrer des résidences, étouffant ainsi certains habitants avec des tarifs à 30€ par mois minimum, FAImaison montre ici encore que l'accès à internet doit être sans interférence, sans surveillance injustifiée, géré avec transparence, et bien entendu accessible à tous. Internet n'est pas une marchandise mais un bien commun et un droit pour tous.