Étude de la couverture haut débit des écoles de l'agglomération nantaise

Publié le lundi 1 décembre 2014. Dernière mise à jour le jeudi 1 janvier 2015.

Edit :

Nous avons actualisé la carte pour prendre en compte les écoles élémentaires et les écoles privées. Le jeu de données montre maintenant qu'il y a 32 écoles dont la connectivité semble non satisfaisante (<8Mbps descendant ; 31 écoles publiques, 1 école privée) :

  • Maternelles Le Baut, Bois-Raguenet, Camille Claudel, Condorcet, Françoise Dolto, du Douet, Georges Brassens, La Houssais, Jules Ferry, La Martellière, Pierre Mara, René Guy Cadou, Sainte Bernadette, Sainte Claire d'Assise
  • Elémentaires Ange Guépin, Angevinière, Le Baut, Bois-Raguenet, Chêne Creux, Condorcet, Fougan-de-Mer, George Sand, Jean Moulin, La Martellière, Pierre Mara, René Guy Cadou, Salentine, Robert-Badinter, Sainte Claire d'Assise
  • Primaires Françoise Dolto, Jacques Tati, Rue Noire

Contexte

FAImaison a pris connaissance de la situation des écoles Le Baut à Nantes Nord. Il est apparu qu'elles sont sinistrées de l'accès à Internet haut débit. De ce constat est naturellement venue l'idée de réaliser un état des lieux de l'accessibilité au haut débit des écoles de l'agglomération.

Présentation des données collectées

Nous avons créé, à partir de données publiques, une visualisation des débits théoriquement accessibles aux écoles nantaises, ainsi que leur distance au NRA1 auquel elles sont raccordées.

Sont marquées en rouge sur la carte ci-dessous les écoles disposant d'un débit maximum théorique inférieur à 8Mbps. Nous avons choisi cette limite car les débits maximaux théoriques sont rarement atteints en pratique, ne serait-ce qu'à cause d'une desserte locale4 sous-optimale. Ces écoles sont donc potentiellement en situation de « fracture numérique3 » au sens du schéma directeur territorial d'aménagement numérique de Loire-Atlantique (SDTAN 44) et méritent à ce titre une attention particulière, une étude et le cas échéant une solution.

Certaines écoles expliquent que cette situation nuit à leur mission d'enseignement. Cela engendre en effet une perte de temps pour des tâches simples comme le renseignement de dossiers élèves ou la constitution de documents pédagogiques. L'accès à des ressources en ligne, et en particulier au contenu multimédia, à des fins pédagogiques, est quant à lui considéré comme quasiment impossible. L'impact de cette situation sur la qualité de l'enseignement est donc indéniable.

C'est le cas des écoles Le Baut : le débit maximum théorique est de 4 Mbps, alors que celui constaté sur place est inférieur à 0,5 Mbps, ce à quoi s'ajoutent des pertes de connexion régulières du modem ADSL.

Capture d'écran de la carte d'éligibilité des écoles de la région nantaise

Cliquez pour ouvrir la carte

Légende

écoles publiques disposant d'une bonne connectivité écoles publiques disposant, à priori, d'une connexion à Internet satisfaisante

écoles publiques disposant d'une connectivité inadaptée écoles publiques disposant, à priori, d'une connectivité inadaptée

écoles publiques sans données d'éligibilité écoles publiques pour lesquelles nous n'avons pu déterminer la connectivité

écoles privées disposant d'une bonne connectivité écoles privées disposant, à priori, d'une connexion à Internet satisfaisante

écoles privées disposant d'une connectivité inadaptée écoles privées disposant, à priori, d'une connectivité inadaptée

écoles privées sans données d'éligibilité écoles privées pour lesquelles nous n'avons pu déterminer la connectivité

les NRA les NRA

Analyse

Cette visualisation nous apporte les informations suivantes :

  • toutes les écoles dont nous avons pu récolter les informations2 sont éligibles à l'ADSL ;
  • 51% des écoles disposent d'un débit théorique supérieur ou égal à 15Mbps ;
  • 14 écoles ne peuvent disposer de plus de 8 Mbps maximum théoriques, soit 9% des écoles de l'agglomération ;
  • le test d'éligibilité n'a retourné aucune information pour une douzaine d'écoles : leur accès au haut débit est à étudier au cas par cas.

Les 14 écoles semblant être les moins bien équipées sont :

Les débits indiqués sont respectivement les débits maximums théoriques descendant et montant en ADSL. Ces données indiquent uniquement les débits auxquels les écoles peuvent prétendre (si l'installation était exempte de défaut, en particulier en ce qui concerne les lignes de cuivre téléphoniques qui peuvent être vieillissantes) et en aucun cas le débit réel.

On note en outre que le NRA auquel sont reliées les lignes téléphoniques ne semble pas toujours le plus optimal ; à Saint-Sébastien par exemple, les 3 écoles sont raccordées au NRA de Haute-Goulaine, alors qu'un NRA est présent dans le centre de Saint-Sébastien.

En conclusion, il existe quelques zones grises en pleine ville. Il est donc nécessaire de rechercher les solutions possibles pour ces écoles. Par extension, ces solutions pourraient être applicables pour les autres habitants des quartiers concernés.

Sources et méthode de collecte des données

Nous avions besoin dans un premier temps de la liste des écoles publiques avec leurs numéros de téléphone.

La métropole fournit justement ces informations en opendata. Le fichier fourni contient 150 écoles, dans un format à choisir par l'utilisateur, certains comme JSON, XML et CSV étant particulièrement pertinents pour un traitement automatisé.

Cette collecte aisée des écoles et de leurs numéros de téléphone devait être suivie de tests d'éligibilité à l'ADSL. Comme il est fastidieux de réaliser 150 tests manuellement, nous les avons automatisés. Il n'existe malheureusement pas de réelle plateforme opendata pour cela, mais des tests en ligne sur divers sites Web, y compris ceux de fournisseurs d'accès à internet, permettent de récupérer les informations nécessaires.

Nous avons dû développer un outil spécifique envoyant une requête pour chacun des numéros de téléphone et extrayant les informations requises des réponses obtenues dans des pages HTML.

Bien entendu, il serait nettement plus pratique que la base de données qui permet aux opérateurs de déterminer l'éligibilité d'une ligne fixe soit intégralement et publiquement accessible en opendata.

Conclusion et prochaines étapes

Il existe de fortes disparités entre les écoles. À cela s'ajoutent des conditions pratiques parfois très éloignées des résultats théoriques. Toutefois, il est probable que certaines écoles soient d'ores et déjà en mesure d'accéder à des offres de meilleure qualité mais qu'elles n'ont pas la latitude nécessaire pour effectuer un tel changement.

FAImaison souhaite donc d'une part que le cas de chaque école puisse être étudié indépendamment selon les caractéristiques techniques impliquées par sa situation géographique. Le cas échéant, l'association souhaite que les écoles puissent changer d'opérateur s'il s'avère qu'il en existe un qui leur permette d'accéder à Internet dans des conditions décentes.

D'autre part, FAImaison est volontaire pour étudier les solutions qu'elle peut apporter elle-même, notamment via l'utilisation de liens sans fil. L'association est ouverte à des collaborations avec les écoles et les collectivités dans le but d'améliorer les situations constatées.


  1. Nœud de raccordement ADSL, le débit disponible dépendant directement de la longueur de la ligne entre la prise téléphonique et le NRA. 

  2. Le test d'éligibilité ne répondait pas sur certaines écoles 

  3. Le haut débit au sens du SDTAN, c'est au moins 2Mbps en débit descendant. 

  4. la ligne de cuivre en zone privative entre la tête d'arrivée téléphonique et l'endroit où le modem/routeur est connecté