Logiciel libre : retour sur la conférence du 18 mars

Publié le mercredi 26 mars 2014.

La seconde conférence de notre cycle se déroulant jusqu'aux élections européennes, en partenariat avec la Maison de l'Europe, a pris place à la médiathèque de Nantes et a abordé les logiciels libres, leurs enjeux pour la société et leur situation en Europe. En voici un retour, comme pour la conférence et l'atelier du mois de février.

La conférence

C'est Jeanne Tadeusz qui est intervenue, son poste de reponsable des affaires publiques à l'April lui conférant une connaissance précise des dossiers politiques et administratifs en France et en Europe concernant le logiciel libre.

Téléchargez la vidéo de la conférence (1,14 Gio) via Bit Torrent ou en téléchargement direct ainsi que les slides de Jeanne ou encore son interview et celle d'Emmanuel Bourguin, membre de FAImaison, réalisées par Yaiza Martín pour Euradio Nantes après la conférence.

Jeanne a d'abord expliqué en quoi nos choix de logiciels ont des conséquences qui dépassent l'informatique : communiquer librement, lutter contre l'obsolescence programmée ou encore se protéger contre la surveillance généralisée.

Elle a ensuite montré comment les politiques publiques impactent le logiciel libre et, par extension, les libertés individuelles. Nous avons également vu comment les citoyens peuvent influencer les décisions du Parlement européen pour infléchir ces politiques.

Jeanne a finalement présenté les initiatives Candidats.fr et Pacte du logiciel libre qui permettent aux citoyens d'interpeler et sensibiliser les élus et candidats sur la nécessité de défendre les droits des citoyens en promouvant le logiciel libre. La première est focalisée sur les élections françaises (et en particulier les municipales en cette période) et la seconde sur les élections européennes.

Un sujet complet plutôt qu'un dossier parlementaire particulier

La conférence précédente abordait un dossier précis du Parlement européen, le marché unique des télécommunications (sur lequel la commission ITRE a finalement voté défavorablement sur la neutralité du réseau) ainsi qu'une campagne lui étant précisément associée : Save the Internet. La présente conférence abordait quant à elle le logiciel libre de façon plus globale en le liant à divers dossiers : les brevets logiciels, ACTA, etc. et des campagnes de sensibilisation récurrentes et menées de nouveau pour chaque élection.

La présentation, contenant de nombreuses explications et des exemples variés, a ainsi duré environ quarante-cinq minutes. Les questions et discussions ont ensuite duré environ une heure.

Une foule d'exemples

De nombreux exemples ont montré que les choix de logiciels et de formats numériques ont un impact qui dépasse largement l'informatique : accès à la culture avec la lecture de disques Blu-Ray par des logiciels comme VLC et difficultés légales rencontrées par ses développeurs pour activer cette fonctionnalité, documents d'institutions publiques impossibles à lire sans logiciel propriétaire d'Adobe ou, plus positivement, passage au logiciel libre de plusieurs administrations pour des raisons économiques, techniques et politiques.

L'impact de la politique publique sur le logiciel libre et l'impact des citoyens sur cette politique ont aussi été illustrés : brevets logiciels qui forceraient les citoyens à utiliser des logiciels propriétaires et fermés, rejet en 2005 par le Parlement européen d'une proposition visant à légaliser ces brevets ou encore rejet d'ACTA en 2012 par le Parlement européen alors qu'il présentait des dangers similaires, le tout grâce au travail d'associations citoyennes en Europe.

En France, la circulaire Ayrault de 2012 a été citée comme action positive puisqu'elle encourage les administrations à passer au logiciel libre. A contrario, le contrat récent du Ministère de la défense avec Microsoft montre la subsistance d'importants problèmes dans les administrations.

Comment améliorer les politiques publiques ?

Une partie des discussions a abordé la politique institutionnelle et permis de s'interroger sur les moyens, pour les citoyens, d'améliorer les politiques publiques vis-a-vis du logiciel libre.

Le pacte pour le logiciel libre est un exemple peu contraignant qui permet d'établir un premier contact avec un candidat pouvant être par la suite un point d'appui pour des discussions plus poussées. Candidats.fr le complémente en fournissant des arguments à présenter à nos responsables politiques.

Les opportunités et difficultés pour faire migrer une administration locale au logiciel libre ont été comparées entre les grandes et les petites collectivités. Avec l'accroissement de la taille, les élus deviennent plus difficiles à joindre mais les moyens disponibles sont plus importants.

La possibilité d'accroître les financements publics et privés pour favoriser le développement et l'audit de logiciels libres de qualité a aussi été mentionnée, en citant l'exemple du financement reçu par le projet Tor de la part du Département d'État américain.

Une cinquantaine de personnes, plutôt des connaisseurs

L'affluence a été similaire à la conférence précédente avec une cinquantaine de personnes présentes.

Une bonne partie du public semblait familière du sujet, comme l'ont montré plusieurs interventions techniques. Elles ont par exemple permis d'approfondir le fonctionnement des entreprises centrées sur le logiciel libre et d'expliquer en quoi le logiciel libre est une condition nécessaire et non suffisante à des équipements de confiance.

Le public semblait donc moins varié que lors du précédent évènement. Nous avons eu moins de temps pour soigner le contenu des invitations envoyées à d'autres structures, notamment en terme de vulgarisation des enjeux sociétaux, ce qui peut contribuer à expliquer cette différence.

Une salle plus scolaire

La salle Jules Vallès est nettement différente de celle du Lieu unique puisqu'elle prend la forme d'un petit amphithéâtre, contre un plateau à la configuration libre pour le LU.

Cette asymétrie marquée entre intervenants et public a pu être intimidante pour le public qui a mis un peu de temps avant de se lancer dans des questions et commentaires.

Cela n'a finalement pas empêché une longue discussion dans une ambiance détendue !

Sonorisation et diffusion sur internet

La conférence était à nouveau diffusée en direct sur internet et enregistrée.

Nous avons réglé le problème de saturation rencontré à la précédente conférence et accueilli un total de plus de cent connexions sur plusieurs serveurs. L'affluence tout comme la configuration des serveurs sont donc un succès !

Nous avons perdu la connexion au réseau sans fil de la médiathèque pendant les questions, ce qui a interrompu quelques secondes le flux. De plus, un bruit de fond dans le flux sonore a gêné l'écoute en ligne. L'accès à internet du Lieu unique était plus fiable et facile à exploiter (accès filaire et moins de filtrage) mais la présence d'un micro sans fil à la médiathèque était un confort très appréciable.

Voir le bilan technique détaillé sur la diffusion de cette conférence.

Quelques dons et un effort culinaire des bénévoles

56€ ont été collectés et deux nouveaux adhérents devraient nous rejoindre. Moins de t-shirts vendus mais davantage d'argent récolté grâce aux snacks à prix libre : les madeleines et les financiers préparés par les bénévoles ont plu ! Cela reste un montant faible, avec une moyenne d'un euro par personne environ.

Le montant a été gentiment porté à 70€ par des membres, sans compter certains achats réalisés sur les fonds personnels d'autres membres pour préparer l'évènement.

L'indemnisation de Jeanne et la location de la salle ont coûté 144€, l'association est donc en déficit de 74€ sur cet évènement.

Rapprochement avec la communauté locale du logiciel libre

Le public a bénéficié de précisions sur Alliance libre et Linux Nantes grâce aux interventions de personnes proches ou membres de ces associations qui constituent une part essentielle du mouvement de promotion du logiciel libre à Nantes.

À FAImaison, nous voyons cela comme un renforcement des liens avec ces structures dont nous partageons les valeurs. Nous rappelons par cet évènement que les libertés fondamentales nécessitant la neutralité du réseau ont tout autant besoin du logiciel libre et qu'il est indispensable pour les structures défendant l'un ou l'autre de ces aspects de travailler ensemble.

Participer à la promotion du logiciel libre

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  • S'armer avec encore plus d'arguments en faveur du logiciel libre
  • Contribuer à la campagne du Pacte du logiciel libre pour élections européennes

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